1902 - Au début : L’Espérance

Comme toutes les Associations Coopératives, la Société des "Coopérateurs de Champagne" a connu des débuts modestes et laborieux. Vers 1902, un petit groupe d’employés et d’ouvriers appartenant pour la plupart à une manufacture d’instruments de musique fonde à Château-Thierry, 48 Grande Rue, une Société coopérative de consommation qu’il dénomme "l’Espérance de Château-Thierry".

Cette société réunit un petit nombre de coopérateurs et ses ressources sont fort limitées. Elle se contente de répartir des denrées utiles à l’existence dans un local situé au fond d’une cour et agencé avec un matériel rudimentaire fabriqué par les associés eux-mêmes. Une foi inébranlable et une inflexible volonté de réussir animent cette poignée de militants. Ils consacrent une large partie de leurs loisirs à toutes les besognes qu’entraîne le fonctionnement de cette coopérative.

Une entreprise aussi audacieuse est constamment en butte non seulement à des difficultés d’ordre matériel mais encore à l’esprit de méfiance et de critique de tous les sceptiques et notamment des commerçants. Les embûches ne manquent pas sous les pas de ces militants.

Leur persévérance et leur confiance finissent par triompher de tous les obstacles. Peu à peu la petite "Espérance de Château-Thierry" attire sur elle l’attention d’un nombre sans cesse grandissant de consommateurs qui se rendent compte des efforts fournis et des résultats obtenus.

Le premier local fait place, quelques années plus tard, à un magasin mieux agencé. Le nombre d’articles répartis augmente progressivement et les prix avantageux pratiqués ne peuvent manquer de frapper l’esprit des consommateurs.

De 1914 à 1918 c’est la guerre. Avec son cortège de misères dont la ville de Château-Thierry a sa large part. Évacuée et occupée à deux reprises, cette cité martyre souffre d’une terrible désorganisation du ravitaillement.

C’est alors que la courageuse "Espérance de Château-Thierry" montre tout le civisme et tout le désintéressement qui caractérisent les sociétés coopératives. Elle assume la très lourde tâche de ravitailler la population à un moment où les besoins sont considérables et les difficultés de répartition des denrées s’amoncellent constamment.

En accord avec les Pouvoirs Publics qui reconnaissent rapidement son esprit de solidarité, la société coopérative peut jouer un rôle important. Elle s’impose définitivement à l’attention de tous les consommateurs par son action bienfaisante et féconde.
La preuve décisive est faite que la Coopérative est bien animée par la notion de l’intérêt général et qu’elle recherche non pas le profit mais bien le Service en faveur des consommateurs.

Ce qui est vrai pour Château-Thierry se vérifie également dans d’autres régions de France et dès la fin des hostilités un immense engouement voit le jour en faveur de l’action coopérative.

En 1917, M. Ernest COUVRECELLE qui avait été militant puis Commissaire aux Comptes, devient Directeur de l’Espérance.

De cette époque date la marche en avant de la Société et son prodigieux développement.