L’Expansion

Il serait fastidieux d’énumérer une à une toutes les transformations qui sont intervenues pour améliorer les services assurés aux consommateurs associés. Retenons cependant les grandes lignes ;


De 1949 à 1955 : Au siège de la société, à Etampes sur Marne ; c’est la construction en cinq tranches de nouveaux bâtiments en ciment armé pour abriter services d’entrepôts et bureaux. La 1ère tranche constituant le quai de départ, la 2ème, l’épicerie, la 3ème, emballages et bureaux, la 4ème, embouteillage et la dernière, produits frais et locaux sociaux. Mais bientôt, pour faire face au développement de cette activité particulière qu’est l’ameublement, une nouvelle "centrale" de 6 500 m2 sort de terre en 1964. Elle sera portée à 13 500 m2 en 1968.

Deux ans plus tard, c’est encore une nouvelle centrale de 20 000 m2 qui est mise en service pour répondre aux besoins dans le domaine alimentaire. Les locaux libérés dans les "anciens" bâtiments sont aussitôt occupés par l’installation plus rationnelle du service des denrées périssables avec système de pesée électronique.

Le travail du chai de Château-Thierry est amélioré par de nouvelles installations en 1970 : chaîne moderne d’embouteillage et cuverie de 10 000 hl en fibre de verre résiné. Pendant ce temps, à Sens, l’entrepôt est passé en 1963 de 10 000 à 15 000 m2 alors que celui de Troyes est progressivement fermé ; l’approvisionnement des succursales de ce secteur étant assuré par Château-Thierry et Sens. Par contre, un nouveau laboratoire de charcuterie est installé à Troyes en 1962. Il devient, en 1972, une véritable usine de viande, volailles, charcuterie, desservant l’ensemble du territoire de la Société.

De nouvelles fusions se réalisent. Il s’agit de petites coopératives locales qui étaient restées incluses dans le territoire attribué vers 1953 aux Coopérateurs de Champagne, Société de Développement. On note : Montargis S.N.C.F. en 1965 ; l’Économe de Sens en 1966 ; Nemours en 1968.

Simultanément, le "Front de Vente" évolue en assurant sa reconversion vers le libre-service (le premier est ouvert à Reims Maison-Blanche en Décembre 1959. On en compte 51 fin 1962, 103 fin 1966 et 218 fin 1971) ; en s’adaptant aux nécessités nouvelles et aux besoins nouveaux du consommateur : implantation dans les nouveaux quartiers des agglomérations, ouvertures de nombreux supermarchés et même, en 1970, de deux hypermarchés de 4 000 m2 à Epernay et Montereau.
On assiste à une diminution progressive du nombre total des points de vente largement compensée par une forte augmentation des surfaces de vente. Des magasins de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers, de mètres carrés remplacent des succursales qui n’en mesuraient que 25 ou 40.

Une grande expérience est tentée en 1967 : ouvrir un magasin consacré à satisfaire uniquement ces besoins nouveaux que sont le confort et les loisirs. C’est CLUB, à Troyes. Un prototype dans le Mouvement Coopératif français qui, malheureusement détruit par un incendie en 1971, renaîtra agrandi et amélioré sept mois plus tard.

Le parc automobile suit ce mouvement d’évolution et de rénovation afin d’assurer des livraisons sans cesse plus rapides et plus souples. Des centaines de véhicules sont acquis, aménagés et entretenus. Les méthodes de travail subissent elles aussi des transformations profondes pour s’adapter à l’époque. La plus importante nouveauté est sans doute l’apparition, en 1963, de l’ordinateur. Par la suite on changera plusieurs fois de type d’appareil afin d’obtenir, là aussi, les meilleurs services en fonction de l’évolution technique.

En résumé c’est une période de forte expansion réalisée avec prudence en une époque difficile dont on a tout lieu de penser qu’elle n’est pas achevée. Elle fait suite aux époques "romantique", "de grand rayonnement" et "tragique" qui ont marqué la vie de la Société.