La fin d’une époque

A l’image de la société française, la décennie 70 sera marquée, aux COOPERATEURS DE CHAMPAGNE, par une évolution spectaculaire des outils et des méthodes de travail :

  • Ouverture de supermarchés de 1 000 à 1 500 m² de surface de vente et d’hypermarchés de 2 500 à 4 500 m².
  • Construction à CHATEAU THIERRY d’un entrepôt alimentaire de 40 000 m² et d’ameublement de 13 000 m².
  • Construction à GRON (près de SENS dans l’Yonne) d’un entrepôt alimentaire de 12 000 m².
  • Transformation de l’ancien entrepôt de TROYES en une usine de boucherie charcuterie.
  • Développement d’une informatique centralisée au siège de l’entreprise desservant toutes les activités (siège, entrepôts, magasins).


Face à cette accélération et à cette diversification de la consommation, toutes les coopératives ont pris conscience de la nécessité de regrouper leurs efforts pour agir au maximum en commun, dans tous les secteurs d’activité, en étroite collaboration renforcée entre elles et avec leurs organisations centrales :

  • Sigle COOP unique, politiques d’enseignes communes, publicité nationale, presse nationale.
  • Centrale d’achats renforcée, usines coopératives modernisées, entrepôt national non alimentaire et de ventes par catalogues.
  • Organismes centraux renforcés (laboratoire coopératif, assurances COOP, Banques centrale des Coopératives, société de crédit consommateurs, société de crédit bail).

On peut considérer qu’au milieu des années 70, la société « LES COOPERATEURS DE CHAMPAGNE » est à son apogée.

Mais cette belle architecture va commencer à se fissurer.

  • La loi ROYER en 1973 va limiter les possibilités d’ouvertures de magasins de plus de 400 m².
  • Les magasins, fortement implantés dans notre secteur se cannibalisent entre eux.
  • L’application de prix différentiels entre nos différentes enseignes va générer une incompréhension de la part de nos sociétaires.
  • Le début de la guerre des prix entre distributeurs va diminuer nos résultats et par là même le taux de ristourne coopérative reversée à nos coopérateurs, la rendant moins attractive, réduisant ainsi la fidélité de ces derniers envers les enseignes COOP.

Afin de contrer ces éléments, LES COOPERATEURS DE CHAMPAGNE décident d’insuffler une nouvelle dynamique chez leurs adhérents en créant à l’aide d’une activité "vie coopérative" un pôle d’animations et d’activités festives autour de chaque magasin.

Mais le commerce évolue vers le développement intensif des grandes surfaces en même temps que le succursalisme disparait progressivement.

L’UDC d’ALFORTVILLE, autre société coopérative, qui couvre PARIS et l’ILE DE FRANCE se trouve dans une situation catastrophique.

Reprise en location gérance début 1985 pour éviter sa disparition totale, elle permet aux COOPERATEURS DE CHAMPAGNE de desservir 18 départements sur 50 000 km² avec 607 magasins dont 44 supermarchés et 6 hypermarchés, 3 entrepôts et une usine de boucherie charcuterie, employant au total 5 500 collaborateurs.

Mais ce rapprochement fragilise encore plus LES COOPERATEURS DE CHAMPAGNE.

Depuis 1982, certaines sociétés coopératives étaient en difficultés. Or, les « COOP » sont toutes imbriquées entre elles, sous l’égide de leurs centrales d’achats et des unités de production.

D’autre part, elles se sont toutes endettées afin de pouvoir assurer leur développement, car rappelons le, « il n’y a pas de possibilités d’apports de capitaux externes pour une coopérative autrement que par son auto financement ».

Le dépôt de bilan de quelques sociétés courant 1985 va provoquer, tel un château de cartes, l’effondrement des COOP avec la disparition des structures commerciales nationales et la revente des actifs industriels et commerciaux.

Seules quelques sociétés régionales survivront, rattachées à des centrales d’achats différentes.

LES COOPERATEURS DE CHAMPAGNE en feront partie.

Les résultats 1985 sont fortement déficitaires, les fournisseurs et leurs assureurs crédit sont inquiets. Il faut mettre en place début 1986 un premier plan de restructuration, portant sur des départs en préretraite et sur des fermetures de petits magasins déficitaires.

C’est le début d’un processus qui se terminera en 1993 et qui se passera en plusieurs étapes.

1987 :

  • restructuration des entrepôts et du siège social
  • fermeture de l’activité et des magasins d’ameublement.

1988 :

  • début de la mise en franchise des magasins de proximité et fermeture des moins rentables.

1989/1990 :

  • fermeture des supérettes non rentables et de l’usine de boucherie charcuterie de TROYES.
  • Ces mesures n’ont pas permis de diminuer suffisamment le passif de l’entreprise, ce qui amène à un rapprochement avec le groupe PROMODES qui prendra progressivement sur 5 ans des participations dans des filiales créées à cet effet, concernant les hypermarchés, les supermarchés et la branche grossiste.
  • Ces actions permettront ainsi de maintenir une part importante des emplois et de restaurer l’équilibre de la société « LES COOPERATEURS DE CHAMPAGNE ».
  • Mais ainsi, elle aura cédé la plus grande partie de ses actifs d’une part et réduit ses dettes et conforté sa trésorerie d’autre part.

1993 :

  • le secteur franchise est repris par la société PRODIM appartenant au groupe PROMODES.

Il ne reste plus qu’une dizaine de magasins et 245 salariés.