À armes égales
Aussitôt après 1918 le commerce s’organise sur des bases nouvelles et s’efforce de prendre un grand essor dans le pays. Les sociétés capitalistes, à succursales multiples, installent à un rythme sans cesse croissant des magasins dans toutes les localités. La région de l’Est semble être une terre de prédilection pour le développement de ces grandes organisations commerciales.
Les sociétés coopératives locales ont fort à faire pour lutter efficacement contre cette concurrence particulièrement puissante.
La Fédération Nationale des Coopératives de Consommation (née, en 1913 à la suite de la signature d’un PACTE d’UNITÉ - moral et commercial -) estime que, seule, la concentration des capitaux, du matériel et des hommes peut permettre à la Coopération de lutter à armes égales contre le commerce compétitif.
"L’Espérance de Château-Thierry" engage donc, vers 1923, des pourparlers avec la société soeur "l’Union Coopérative Régionale de Villers-Cotterêts" qui a également de beaux titres de gloire et dont l’activité s’étend dans le Soissonnais.
L’entente se fait rapidement et les deux sociétés décident la fusion qui donne naissance à "l’Union des Coopérateurs du Sud de l’Aisne". Les succursales sont au nombre de 76.
Jusque là l’activité de la société s’exerçait dans le seul département de l’Aisne (arrondissements de Château-Thierry et de Soissons). Cette situation est de courte durée : Vers 1925 la Société est obligée, pour des raisons d’ordre moral et coopératif, de prendre en gestion "l’Union des Coopérateurs de la Marne" dont le siège social est à AY près d’Epernay, et qui possède une cinquantaine de magasins dans les département de la Marne et de la Seine et Marne.
Cette Société se trouve dans une situation extrêmement critique, par suite d’une mauvaise gestion. Pendant plusieurs années "l’Union des Coopérateurs du Sud de l’Aisne" doit faire des efforts considérables pour redresser la situation, résorber progressivement le déficit constaté et ramener la confiance dans l’esprit des sociétaires tout en sauvant l’épargne des coopérateurs de la Marne.
Cette tâche délicate et ardue est menée à bon terme et en 1929 la Société peut accepter la fusion en englobant "l’Union des Coopérateurs de la Marne" dans son sein, elle efface ainsi tous les mauvais souvenirs pour les coopérateurs de cette région.
Nous comptons alors 129 magasins. Le chiffre d’affaires est de 51 millions de francs.